La Fondation Boutros-Ghali célèbre les Casques bleus égyptiens

Lundi, Juin 20, 2022

La fondation Kemet Boutros-Ghali pour la Paix et la Connaissance a organisé un webinaire en l’honneur des Casques bleus égyptiens. Cette réunion a célébré le rôle exceptionnel joué par l’Égypte au sein des forces internationales de maintien de la paix, et tout particulièrement le rôle de ses forces militaires et policières sur le continent africain. Elle a également rendu hommage à la mémoire des 28 martyrs égyptiens qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions au fil des ans.

 

Parmi les experts conviés se trouvaient l’ambassadeur Ihab Badawi, ministre adjoint des Affaires étrangères pour les affaires multilatérales et la sécurité internationale, l’ambassadeur Mohamed Idriss, ancien représentant permanent de l’Égypte auprès des Nations Unies, le major général Mohamed El Keshky, ancien assistant au ministre de la Défense pour les relations extérieures et conseiller principal du conseil d’administration de l’Université Badr, et le général Amir Al Damhogy, ancien chef de la liaison égyptienne avec les organisations internationales. L’ambassadeur Maged Abdel Fattah, représentant permanent de la Ligue des États arabes auprès des Nations Unies, l’ambassadeur Hisham Al-Zimaity, secrétaire général du Conseil égyptien des affaires étrangères, et M. Mohsen Al-Nomani, ancien ministre du Développement local, ont également contribué à ce dialogue d’experts.

 

M. Mamdouh Abbas, Président de la Fondation, a noté que le Dr. Boutros-Ghali avait abordé la notion même de consolidation de la paix depuis le début de son mandat en assumant le poste de Secrétaire général des Nations Unies. Il a publié "Un Agenda pour la paix" en juin 1992, y exposant les moyens de résoudre et de préserver les conflits mondiaux et la consolidation de la paix, notamment via les procédures d’envoi des forces des Nations Unies pour empêcher la récurrence des conflits.

 

Les premières missions de maintien de la paix ont commencé en mai 1948, lorsque le Conseil de sécurité a formé un petit groupe d’observateurs militaires de l’Organisation Internationale pour le Moyen-Orient (OIMO), représentant l’organisme international, surveiller l’accord d’armistice entre les États arabes et Israël.

 

L’Égypte est le septième participant à l’échelle mondiale dans les forces de maintien de la paix. Elle prend actuellement part à six opérations de maintien de la paix en Afrique centrale, au Mali, au Soudan, au Soudan du Sud, au Sahara occidental et au Congo. De nombreuses disciplines ont émergé au sein de ces forces au cours des dernières années, en raison de la nature changeante de leurs tâches. Après que la demande ait été principalement pour des troupes d’infanterie, il y a maintenant un besoin pour les ingénieurs, les services médicaux, les hôpitaux de campagne mobiles, les services logistiques, et les civils avec différents domaines d’expertise.

Le rôle de l’Égypte dans les forces de maintien de la paix fait partie intégrante de ses principes d’appui à la paix et à la sécurité internationales, et souligne son rôle distinctif sur le continent africain depuis l’adoption des mouvements de libération nationale en Afrique. 

 

Le rôle de l’Égypte ne se limite pas cependant à la participation aux forces de maintien de la paix, car elle contribue également, en tant que rapporteur de la Commission des Nations Unies pour le maintien de la paix, à la vision de l’Égypte pour l’élaboration de concepts de maintien et de consolidation de la paix. L’Égypte est également engagée par l’intermédiaire du Centre égyptien pour la résolution des conflits – fondé en 2008 - en formant plus de 200 recrues africaines par an, en fournissant des conseils et des recommandations pour améliorer les performances et essayer de résoudre les conflits, pas seulement de les gérer, ainsi que l’élaboration de politiques de maintien de la paix et l’orientation des négociations pour mettre fin aux conflits. Cette dernière est connue sous le nom de "Plan stratégique du Caire pour le maintien de la paix", une contribution égyptienne et africaine.

 

La présence de forces de maintien de la paix n’offre pas une solution de remplacement au conflit initial, d’autant plus que ces zones souffrent maintenant de la présence de compagnies de sécurité ou de soi-disant "acteurs non gouvernementaux", qui n’améliorent nullement la sécurité dans ces zones. La consolidation de la paix doit être un cadre intégré dans lequel les institutions étatiques doivent être soutenues au-delà de la sortie des forces de maintien de la paix pour ne pas sombrer à nouveau.

Le 30 mai de chaque année, les Nations Unies célèbrent leurs forces de maintien de la paix, qui emploient maintenant plus d’un million d’hommes et de femmes sous la bannière de l’organisation internationale dans 72 opérations de maintien de la paix dans des zones de conflit régional et de guerre civile. Le financement, pris en charge pour la plupart par des membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, s’élève à environ 6,5 milliards de dollars, soit deux fois le budget des Nations Unies. Cette situation a souvent amené les pays développés à s’abstenir de prêter leurs troupes, ce qui laisse aux États en développement et à leurs organisations régionales le soin de fournir leur personnel dans les domaines de conflit.