Nujoma : « L’Egypte A Joué Un Rôle Axial Dans L’indépendance De La Namibie. »

Le Caire, Egypte | Samedi, Novembre 14, 2020:

Si vous êtes allé en Afrique mais n’êtes pas encore allé en Namibie, vous n’avez certes pas admiré la beauté de l’Afrique. La Namibie un pays jeune qui possède les plus beaux diamants du monde. Mais nombreux sont ces diamants qui ont été teintés par le sang de ses habitants.

Le sud-ouest africain ou la Namibie est un jeune pays car il a acquis son indépendance en 1990 seulement. Le pays dont la superficie est plus grande que celles de la France et la Grande Bretagne réunies se situe là où l’Atlantique rejoint le désert de Kalahari, dans la partie sud-ouest de l’Afrique. 

Sur son chemin vers le nouveau continent, Christopher Colombes a laissé une croix sur ce qu’il a appelé « la côte de l’enfer » et c’était la Namibie. Le paysage spectaculaire a alors apporté les Portugais à cette partie du monde et ils y sont restés jusqu’à la chute de l’empire. Puis encore une fois, la fascinante connexion entre l’océan et le désert en plus des ressources minérales illimitées ont apporté cette fois les colons allemands qui ont provoqué les sentiments d’indépendance. 

La Namibie a dû traverser la chute de deux empires ainsi deux guerres mondiales avant d’accéder à son indépendance. Après la chute des Portugais, les Allemands sont sortis perdants de la seconde guerre mondiale. Mais ceci n’a rien apporté aux Namibiens, si ce n’est le régime de l’apartheid de l’Afrique du sud. Même après la chute de l’empire britannique, le rude régime de l’apartheid de l’Afrique du sud a renforcé son emprise dans le pays au point que les Namibiens sont devenus des esclaves sur leurs propres terres.

Pendant près de 30 ans, Nujoma a vécu dans l’exil où il a organisé SWAPO, une guérilla militaire contre le régime de l’apartheid. Il a créé un lobby pour l’indépendance de son pays et plaidé auprès des Nations-Unies afin de mettre fin à ce régime. Nujoma qui a consacré sa vie à la cause de son pays a enfin réussi en 1990 à obtenir un support international obligeant l’Onu à promulguer une résolution mettant terme au régime de l’apartheid de l’Afrique du sud en Namibie.

L'icône de la Namibie et son père fondateur était en courte visite pour le Caire où il a été honoré par la fondation « Kemet Boutros Ghali ». Il a reçu une médaille pour ses efforts dans le domaine de la diplomatie et la résolution des conflits. Durant sa visite le président Nujoma à été reçu par le président Abdel-Fattah Al-Sissi et les 2 présidents ont discuté de nombreuses questions concernant le continent. 

« Comme vous pouvez vous souvenir l'amitié et les liens solides de solidarité entre les républiques de Namibie et d'Egypte sont historiques et datent des longues années de notre lutte armée pour la libération. C'était durant ces temps difficiles de notre lutte armée pour la libération que SWAPO a collaboré avec d'autres forces progressistes aux instances multilatérales comme le Mouvement des non-alignés, le Mouvement anti-apartheid ainsi que les Nations-Unies à travers le Conseil de l'Etat uni de la Namibie qui ont soutenu la noble cause pour la libération de la Namibie. »
Nujoma n'est pas seulement le père fondateur de la Namibie mais aussi le très proche camarade de nos leaders africains de l'indépendance comme Kwame Nkrumah, Julius Ni Nyerere, Patrice Lumumba et Gamal Nasser. « Les leaders de l'Afrique du Nord comme Nasser ont politiquement inspiré les nôtres dans les parties colonisées et occupées de l'Afrique. », a-t-il déclaré.

Cependant, le chemin de l'indépendance était très très long. A cette époque, Nujoma se souvient avoir assisté à la conférence des peuples africains du Tiers Monde en mars 1961 au Caire où il a rencontré plusieurs autres panafricanistes comme le président Nasser qui était un défendant dévoué des mouvements africains de libération.

« Il nous a confirmé son appui pour SWAPO et m'a offert des billets d'avion pour un stage militaire pour nos combattants.  En résultat en juillet 1962, SWAPO a envoyé sept hommes pour suivre un entraînement militaire sur les tactiques de la guérilla y compris les entraînements de parachutisme et de marine. »

Ceux-ci étaient parmi les premiers combattants de l'aile militaire de SWAPO et certains mêmes étaient parmi les leaders qui ont frayé la voie de la lutte armée le 26 août 1966 à Omugulugwombashe dans le nord de la Namibie, a dit Nujoma. En dépit de ses 90 ans, le président namibien se souvient encore dans le moindre détail que l'Egypte a joué un rôle axial dans la lutte de la Namibie. « Ce pays a abrité le premier bureau de la SWAPO rue Ahmad Hichmat à Zamalek qui était le foyer des mouvements africains de libération accueillant et formant les combattants africains pour la liberté et nous a approvisionné en armes et munitions. »

En 1964, l'Organisation de l'unité africaine (OUA) a créé la commission de la libération de l'Afrique plus tard appelé la Commission de coordination de libération de l'Afrique siégé à Dar es Salam. L'Egypte était parmi les neuf pays membres qui ont fondé la commission de la libération. Cette commission comme se souvient son excellence Nujoma était sous la présidence de l'Egypte. La commission a reconnu SWAPO comme étant la représente unique et authentique du peuple de la Namibie qui a également été reconnu par l’Assemblée générale des Nations-Unies. 

L'ancien président de la république de Namibie a déclaré qu’à l’arrière-plan de tout ceci « il est de mon devoirs de remercier le brave peuple de l'Egypte pour son support politique, matériel, diplomatique et moral qu'il a apporté à notre mouvement de libération SWAPO jusqu'à l'obtention de notre liberté et notre indépendance réelle le 21 mars 1990. » Il a ajouté qu’étant que SWAPO a réuni tous les Namibiens autour des mêmes objectifs, « après l'indépendance nous avons introduit une politique de réconciliation nationale qui a réuni les anciens ennemis sous une seule ombrelle. Nous avons fait cela parce que nous étions conscients de la réalité que seule la paix peut assurer un développement durable et reconstruire notre nation. »

Nujoma qui a été élu deux fois président s'est retiré de la présidence pour mener une nouvelle guerre cette fois contre l'abus des droits de l'homme. Il est maintenant le directeur de la Société nationale des droits de l'homme. Il a dédié l'hommage reçu par L'Egypte au peuple de la Namibie dont « Je suis fier d'avoir été le leader durant sa longue lutte amère pour se libérer des règles étrangères imposées à notre pays. C’est pour ce pays que nous avons créé une fondation afin de partager le destin futur d'une Namibie libre et indépendante. »

Nujoma est fier que son nom est associé à celui de Dr Boutros Boutros Ghali qui était « le premier secrétaire général de l'ONU en 1992 une période d'énormes défis globaux pour l’Onu. » Il se souvient des réalisations significatives de Dr Ghali en tant que secrétaire général des nations unies et « son Agenda pour la Paix » qui a initié un plan des Nations-Unies pour commencer à étudier les dimensions socio-économiques du développement d'une manière plus intégrale notamment après les conflits.

Le thème de l'hommage, comme l'a expliqué Nujoma, à savoir « Les Réalisations Remarquables » dans le domaine de la diplomatie pour la résolution pacifique des conflits et la consolidation de la coopération est très important surtout pour nous en Afrique. Il reflète l'initiative de l'Union Africaine de faire taire les armes sur le continent africain comme elle est incluse dans l'agenda 2063 « l'Afrique que nous voulons ». Cette initiative est également conforme aux objectifs de développement durable des Nations-Unies dans l'Agenda 2030.

Dans l'espoir de trouver des solutions pacifiques à de nombreuses situations en Afrique, Nujoma a exprimé son appréciation pour l’approche positive et constructive de l'Egypte, du Soudan et l'Ethiopie afin de trouver un règlement pacifique et négociable à la question du Grand barrage de la renaissance (GERD). Il est convaincu que les parties concernées doivent assurer l’importance d’une solution gagnant-gagnant. « Nous devons mettre l’accent sur l'esprit de solidarité et de coopération, exprimer notre confiance en le processus mené par l'Union Africaine, soutenir avec force la médiation. »

C’est ainsi que Nujoma a incité tous les Etats membres de l’Union Africaine à œuvrer à trouver des solutions aux problèmes africains.

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